J’étais invité dans un palace le 1er septembre à St. Moritz pour y recevoir un prix (pas pour mes exploits en VTT, hein ! cf. www.king-albert.ch). L’occasion était trop belle, on loue pour trois nuits supplémentaires dans un hôtel plus dans nos prix, histoire de faire, Brigitte du kayak sur le lac de Sils (plus haut lac navigable d’Europe), moi du VTT dans un coin réputé en être un paradis.
Hélas ! Le vendredi arrivée sous la flotte, la neige est juste au-dessus… Samedi il pleut mais on s’en fiche, c’est le jour cérémoniel, costume-cravate, cocktails, discours, repas, grosse médaille d'or… Sympa, mais adieu le projet de traverser la Fuorcla Surlej à 2755 m !
Dimanche matin avant de quitter le palace je m’évade pour monter vers Morteratsch : je croyais trouver un sentier, c’est une piste assez large… Puis on s’installe à Plaun da Lej, on monte le kayak pliable, et je pars en vélo direction Ca d’Staram, un sentier indiqué sur la carte VTT. J’ai à éliminer 24 h d’agapes gastronomiques et arrosées, ainsi que pas mal de cocktails… Le sentier est joli, propre, assez large, mais plutôt boueux après la pluie, même si les passages qui le demeurent sont équipés de passerelles. Plus bas la colline au-dessus de Sils-Maria est bourrée de sentiers avec des panneaux indicateurs dans tous les sens, pas facile de s’y retrouver. Les sentiers sont entretenus, c’est nickel et agréable, et comme ils sont très fréquentés il n’y a pas un caillou, seulement de grosses pierres plutôt rondouillardes et bien solides. Des sentiers faciles certes, mais qui permettent de se lâcher et ne sont pas monotones. Seul problème, le nombre important de randonneurs et de promeneurs de tous âges (de la famille avec enfants en bas âge au couple très âgé) à croiser ou à doubler, surtout lorsqu’on n’est pas loin des villages.
Lundi : le matin, je me déguise en moniteur … On loue un VTT électrique, on y monte la pédale avec cale-pied apportée exprès (B a perdu une jambe). La vache, même en poussant sur une seule pédale, elle me scotche dans les montées les plus raides ! On reste sur des trucs plutôt larges, avec quand même un petit passage « singletrack » facile qui lui montre ce que peut être le VTT. Mais sans insister : pour elle, pas question de tomber.
Bon, entre la pluie et les diverses autres choses au programme, en deux jours la récolte est plutôt maigre : quatre sentiers, dont un seul non décrit ici ou là : Grevasalvas, Ca d’Starnam, Val Fex, Isola-Sils (j’ai regroupé ce qui s’enchaînait naturellement).
L’aprèm, je peux repartir sur de vrais sentiers, mais on avait craqué devant les plats de poisson du restaurant Murtaröl (un des meilleurs d’Europe, paraît-il)… Je monte à Grevasalvas, charmant hameau sans électricité, la Suisse d’antan, où ont été tournés les films de Heidi. Portage court au-dessus, regards réprobateurs ou incompréhensifs des randonneurs, puis un sentier superbe en balcon descendant à Sils. En tout cas celui-là il n’est pas dans les guides VTT du coin, et je n’ai à doubler qu’une randonneuse. A l’arrivée sur la route, un panneau : sentier dangereux à cause des éboulements, etc. Tu parles ! A part se fouler la cheville, ce sentier ne présente aucun risque et il est entretenu : remblayé, retaillé, rigolé. Bon, il est tard, pas encore remis des agapes, retour au bercail. On va manger du chamois à Sils, pour rester dans l’esprit. C’est dur de quitter le luxe, on s’habitue vite…
Le lendemain la neige a un peu fondu, monter plus haut ? Non, il pleut. Tourisme vers la Basse Engadine et ses villages magnifiques, puis à midi ça se dégage, je pars vers le Val Fex. Je croyais que d’Isola à Sils c’était une piste carrossable, non, c’est un sentier, certes assez large (1 m), mais avec montées, relances, descentes, jamais difficile sinon à un endroit, mais très plaisant si ce n’est la fréquentation importante. J’ai enfin pensé à brancher la Gopro… Quand je serai vraiment vieux, je pourrai me repasser ça… Puis montée par la route (interdite aux autos) jusqu’à l’hôtel Fex où les touristes se rendent en calèche à chevaux. De là part un adorable sentier-balcon sur la rive gauche. C’est déjà plus étroit (40 cm) que les sentiers plus bas, et aussi moins fréquenté. Superbe sentier, les petites difficultés me suffisent, c’est très plaisant, malgré les nombreuses barrières électriques à ouvrir/fermer. Parvenu au col où j’étais arrivé en venant de Ca d’Starnam, je vois au-dessous le troupeau de très jeunes vététistes croisés sur le sentier entre Isola et Sils. Du coup je remonte un autre sentier, et là je tombe sur un truc tout différent : manifestement peu de passage, avec pierres, racines, épingles raides et serrées, bref je passe assez souvent à pied, mais là il n’y a personne et c’est bien sauvage. Puis je retombe sur le sentier fait la veille, puis je reprends le sentier longeant le lac de Sils à Isola dans l’autre sens, puis je contemple les canards à la source de l’Inn, puis je retourne à l’hôtel, puis on essaye de faire rentrer dans l’auto tous les bois flottés que B a trouvé moyen de rapporter en kayak (dont un morceau de tronc de mélèze faisant bien 80 kg !), puis on range tout tant bien que mal, puis on va une dernière fois manger du chamois... Quelle vie de chien !
Le lendemain, départ à six heures du mat pour Buis-les-Baronnies (650 km), évidemment il fait beau…
Quelques remarques générales sur l’Engadine
- C’est le plus bel endroit du monde, qui a séduit nombre d’artistes (Segantini, Giacometti, Nietzsche, Mahler, Gide, etc.). Nombreux musées et choses à visiter, utile quand il pleut.
- C’est cher… Même l’auberge de jeunesse est hors de prix.
- C’est très fréquenté : on croise beaucoup de randonneurs, de promeneurs, de VTT. Mais plus ou monte, moins il y en a (sauf sous les téléphériques).
- Bus (nombreux, pas comme à Buis-les-B.) et trains acceptent les vélos, c’est pratique pour les retours. On peut louer un peu partout des VTT tout suspendus.
- A proximité des villages, beaucoup de sentiers sont interdits aux vélos, mais ce sont le plus souvent des sentiers-pistes, larges et sans aucune difficulté.
- Les itinéraires VTT les plus classiques et les plus renommés (Pass Suvretta, Fuorcla Surlej, Berninapass-Poschiavo) sont accessibles en téléphérique ou en train. Du coup on y rencontre beaucoup de feignants…
- Il y a plein de sentiers d’altitude à explorer, certains à coup sûr difficiles (descente du Piz Lunghin sur Grevasalvas ou Maloja), mais précisément en dehors de ceux décrits dans les guides et cartes VTT.
- Il faudrait y passer plus de trois jours et par une météo plus clémente pour vraiment en profiter.
- C’est le plus bel endroit du monde (bis).
Participants : Sjouty
- Sjouty
Météo : Pas terrible...
D- : 30m
(To Ride List)
Par FrancoisBJR
- le 08/09/2012 à 08:31
Wouaaah
on s'y croirait et ça donne des idées
Brigitte sur un VTT t'es foutu
Par Sylvain
- le 08/09/2012 à 13:47
Oui, ben je vais pas trop l'encourager parce qu'en VTT on tombe toujours un jour ou l'autre, même en étant aussi prudent que moi.
De plus, le VTT dans son cas ça
Par Sylvain
- le 08/09/2012 à 13:56
Oups, c'est parti tout seul...
Donc dans son cas ça suppose VTT électrique léger et performant + genou Bartlett avec amorto Rock Shock, donc beaucoup d'argent... et pas de poussage/portage, et des sentiers faciles (chute interdite). Ça limite quand même !
Par FrancoisBJR
- le 08/09/2012 à 19:39
VTT électrique sur mesure, léger et performant, faut que je te fasse connaître le.Geo-Trouve tout grenoblois
Quel beau challenge
On en cause
Par Cyril Du Monêt
- le 10/09/2012 à 18:50
sympa ce compte-rendu ! merci bien.
A envisager en bivouac vrac-style vu les tarifs des hébergements locaux.
Par Sylvain
- le 10/09/2012 à 21:19
Bon, je me suis encore planté
et je ne sais plus ce que je voulais dire ! Encore le fendant sans doute
Ah si j'ai fait du camping sauvage dans le coin il y a quinze ans, pas facile, interdit of course